jeudi 23 février 2012

l'anarchiste


Le déclic fut Boris Vian. Gainsbourg a 30 ans, et démarre une carrière de chanteur. C’est en effet en voyant Boris Vian dans son tour de chant aux Trois baudets qu’il abandonna son pinceau pour se mettre au piano. Nous pouvons donc rapprocher ces deux auteurs :Gainsbourg est de la même veine que Boris Vian dans sa façon d’appréhender le patriotisme, chacun en le traitant différemment. Boris Vian en composant «le Déserteur», où il écrit une lettre au président pour lui dire qu’il ne participera pas à la guerre, met ici en évidence l’horreur de toutes guerres à savoir la mort. Il explique qu’il ne participera pas à cette guerre au nom du patriotisme puisqu’il a déjà trop connu de malheurs dans son entourage et durant toute sa vie. Nous pouvons là aussi rapprocher les deux hommes grâce à leur coté «écorché vif».
Gainsbourg est un incontestable avant-gardiste par sa liberté d’écriture et de langage qu’il s’accorde. Il n’a pas peur d’être contredit et énonce clairement son idée. Il bouleverse la société dans laquelle il vit et évolue avec et contre elle. Il est choqué par certaines nouveautés : comme la banalisation des films pornographiques alors que lui ne fait que suggérer, certaines connotations sexuelles. Il est aussi choqué par la drogue, qui se répand de plus en plus chez les jeunes alors qu’il en consomme. C’est pour cela qu’il est sans tabou et qu’il deviendra un moteur important du changement des mœurs. C’est une personne qui est rebelle, qui rejette toute autorité, toute tutelle et toute règle.
La carrière de Gainsbourg commence en 1960 et finit en 1991
d’ou sa citation «Si je veux réussir, il faut que je choque les gens»
Il commence à composer de la musique dès 1954, une date cruciale car ce dernier créé la chanson «Les Amours perdues». Cette oeuvre qu'il offrira à Juliette Gréco le fera connaitre dans le milieu artistique.
La carrière de Gainsbourg commence en 1960 et finit en 1991
d’ou sa citation «Si je veux réussir, il faut que je choque les gens»
1955 : Il prend le relais de son père en tant que pianiste au Touquet précisément au «Club de la forêt».
1958 : il trouve une place de pianiste au «Milord l'Arsouille», un cabaret à la mode. Il décide de s'appeler Gainsbourg pour rendre hommage au peintre anglais Gainsborough. 
Un soir, Boris Vian assiste à une représentation de Gainsbourg. Pour lui, c'est la révélation du côté dandy et provocateur qui l'enthousiaste. Il réalise  alors que la chanson qu’il considérait comme un art mineur serait  la clé de son succès dans le milieu artistique
Le producteur Denis Bourgeois réalise qu'il est face d’un nouveau style et d’un nouveau charisme. Ainsi quelques semaines plus tard, Gainsbourg se retrouve en studio pour enregistrer son premier disque «Du chant à la Une !...» ses chansons sont très mal perçus par la société, seul Boris Vian le défend pour son originalité.
Le 11 mars 1984, sur le plateau de l’émission 7/7, en direct sur TF1, Serge Gainsbourg est invité à donné son point de vue sur la politique, l’économie et la culture du pays. A la question des deux journalistes Jean-Louis Burgat et Erik Gilbert « Les problèmes économiques et sociaux, comment est-ce qu'on vit ça quand on est un des artistes les mieux payés de France ? », Serge Gainsbourg répond en homme libre et en anarchiste :
 
« On va tellement dans le foutoir que bientôt c'est plus du café qu'on va boire, c'est de l'eau chaude! Et maintenant je vais vous dire ce qu'est le racket des impôts. Là, ce n'est pas une parabole, c'est physique... Je prends un billet de 500 balles. Je suis taxé à 74%, hein ? Je vais vous montrer ce qui me reste. C'est illégal ce que je vais faire là, mais je vais le faire quand même, si on me fout en taule, j'en ai rien à cirer. J'arrêterai à 74%... ».
 
« Faut quand même pas déconner, ça, c'est pas pour les pauvres, c'est pour le nucléaire... Voilà ce qui me reste sur les 500 balles. J'aimerais que les pauvres aient tous des Rolls. Et moi, j'ai vendu la mienne. Voilà le socialisme… ».
Rappelons que la France fut dirigé par François Mitterrand, président du parti socialiste et président de la république. Dans sa citation, Gainsbourg critique l'impôt sur les grandes fortunes, qui fût crée et mis en place en 1981.
Quand au «nucléaire», il faut savoir que les tensions de la guerre froide pendant les années 80 empiraient... De plus, le gouvernement participait aussi au financement du nucléaire civil.
Cette provocation lui vaudra l’inimitié de bon nombre de téléspectateurs effarés. L’homme à la tête de chou croule sous les lettres d’insultes.
Dans le lot, toutefois, quelques lettres de soutien. Pour trier le bon grain de l’ivraie, Serge fait appel à son majordome, Fulbert Ribeaut. Il le remerciera plus tard d’avoir accompli cette tâche en brûlant partiellement un second billet de 500 francs, qu’il lui offrira.
La société ne se concentrera que sur le billet brulé plutôt que le message qu’il a voulu faire passer. De par son geste qui est illégal, Gainsbourg sera la bête noire des français pendant quelque temps.

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