jeudi 23 février 2012

la patrie


Serge Gainsbourg a critiqué le patriotisme étriqué dans sa version reggae de «la Marseillaise», l’hymne national français. Sa chanson «Aux armes et cætera». s’inspire de tous les courants musicaux, Gainsbourg est exilé en Jamaïque pour écrire son album. La version Reggae de la Marseillaise fait aussi scandale en 1979. Le chanteur redonne son sens révolutionnaire à la «sornette» de Claude Joseph Rouget de Lisle.
Un de ses concerts à été annulé à cause du colonel Romain-Desfossé, étant le président de l’Union nationale des anciens parachutistes qui menace le maire d’intervenir si Gainsbourg ose chanter cette chanson. Il achète des places et assiste au concert avec ses amis parachutistes, bien décidé à en découdre avec l’artiste. Mais après l’alerte à la bombe dans l’hôtel où résident les artistes, Gainsbourg décide de monter seul sur scène, pour protéger ses amis, afin d’annoncer l’annulation du concert. En arrivant, il crie : «Je suis un insoumis…» puis il se met à chanter La Marseillaise a cappella, devant toute la presse. Certains militaires de ce groupe de paras, proche de l’extrême droite, se mettent alors au garde-à-vous devant ce chant patriotique. Gainsbourg finira par un bras d’honneur. Le concert est annulé, les paras satisfaits sortent hués par le public et le colonel déclarera «Il est malin, ce mec !».
En décembre 1981, Serge Gainsbourg rachète un des 2 manuscrits originaux de La Marseillaise car il est ému de pouvoir lire dessus  «Aux armes et cætera». Le fait de reprendre un hymne national d’une manière plus révolutionnaire n’est pas nouveau. D’autres artistes l’ont fait auparavant notamment Sex Pistols avec leur chanson  «God Save The Queen» (Que Dieu sauve la reine)Dans un autre registre, Gainsbourg composera «Gloomy Sunday» ou «Sombre Dimanche» en référence au Bloody Sunday ou Dimanche Sanglant qui a eu lieu en Irlande du nord, dans la ville de Derry en 1972 . C’est un conflit qui s’est opéré dans un climat de tension opposant les Catholiques et les Protestants. Ce jour là, une marche pacifique était organisée dans les rues par le mouvement des droits civiques qui réclamait la fin des discriminations entre ces deux religions. Mais soudainement, les soldats Britanniques ouvrirent le feu sur les manifestants. Ce jour est appelé «dimanche sanglant» car de nombreuses personnes ont été tuées. Ici Gainsbourg mélange cette tragédie à une peine d’amour «N’aie pas peur mon amour s’ils ne peuvent te voir». Il met ici en scène la peine d’un homme qui a perdu son amour. «Je crèverais un sunday ou j’aurais trop souffert»

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