vendredi 24 février 2012

La drogue et conclusion

La drogue est un phénomène qui a pris une ampleur très importante à la fin des années 50. Ce mode de vie vient en particulier des étudiants issus de familles aisées de Californie. Ils rejettent le confort et la facilité, symbole de la société capitaliste, industrielle et mercantile de l'après-guerre, et recherchent un désir d'évasion vers la vie primitive. L'usage de drogues ,marijuana puis LSD, héroïne, etc... a été un raccourci catastrophique vers cette tentative d'évasion.
Cette mode américaine gagne la France et l’Europe. Dans les années 60,la consommation de drogues naturelles et synthétiques augmente. Cette mode s'est ensuite démocratisée en Mai 68 et est passée des facultés aux lycées puis aux collèges avec un rajeunissement de l'âge du premier joint. La drogue a la fin des années 60 devient un geste politique et l’affirmation d’une contre-culture : recherche du plaisir, refus de l’interdit, action subversive, contestation des valeurs de la société, fuite de la réalité, expérience nouvelle...
Puis elle existe pour elle-même, le nombre de toxicomanes augmente, l’indépendance s’installe et les passages drogues douce, drogue dure se multiplient.
L'affaiblissement des valeurs de référence et l'éclatement familial ont aggravé le problème en livrant des jeunes à une vie sans règles de base, ni soutien. La crise économique, ainsi que le chômage renforcent une morosité ambiante qui font désespérer les jeunes. ils ne savent quelle voie suivre.

Une nouvelle maladie fait irruption dans le monde entier, le SIDA. Elle est mortelle et il n'existe aucun traitement pour soigner cette maladie sexuellement transmissible. Au début, elle touchait 65% des homosexuels et 30% des toxicomanes, à cause de l’insuffisance d'hygiène, et de l’échange de seringues contaminées.
Cet ensemble de causes entraîne un sentiment d'impuissance chez les intervenants en toxicomanie et chez les responsables politiques d'où la création de "la pensée unique dominante" en matière de toxicomanie.
"La lutte contre la drogue est perdue. Il faut s'accoutumer à vivre avec la toxicomanie et se contenter d'en limiter les risques."

Etant un artiste engagé, Serge Gainsbourg est contre la drogue et le prouve par ses chants. Dans «Cannabis», il nous montre qu’il ne fait pas de différence entre les drogues ‘douces’ et ‘dures’.


«La mort a pour moi le visage d'une enfant,
Au regard transparent,
Son corps habile au raffinement de l'amour,
Nous prendras pour toujours,
Elle m'appelle par mon nom,

Quand soudain je perds la raison,

Est ce un maléfice,

Ou l'effet subtil du cannabis.»


«La mort ouvrant sous moi

Ses jambes et ses bras,

S'est refermée sur moi,

Son corps m'arrache enfin les râles du
plaisir,

Et mon dernier soupir.»
Joseph et Olga Ginsburg, un couple russe fuyant la révolution d’Octobre, s’installent en France en 1921. Ce sont des gens cultivés et épris de musique. Installés à Paris, ils ont un premier enfant, Marcel, qui décède à 16 mois.
En 1927, Jacqueline vient remplacer cet enfant perdu. Puis c’est au tour de Liliane et de Lucien de naître ensemble, à Paris, le 2 avril 1928
Etant le seul garçon de la famille, Lucien grandit avec sévérité. Son père joue du piano dans les cabarets et exige de son fils une parfaite éducation scolaire et musicale. Les Ginsburg habitent le 9e arrondissement de Paris, rue Chaptal, un quartier populaire et touristique, vivant et bruyant. Enfant sage, Lucien passe sa scolarité sans problème. On le dit poli et réservé. Il apprend le piano avec son père.
Avec la guerre, les Ginsburg, pourtant naturalisés français en 1932, doivent se méfier du régime de Vichy. On leur fait porter l’étoile jaune. Ils quittent alors Paris pour Limoges où ils se cachent jusqu’à la fin de la guerre.
Lucien découvre la vraie vie à 17 ans. La paix, la liberté au milieu d’un Paris envahi par le jazz et les Zazous. Saint-Germain des Prés est le coeur et l’âme de la capitale. Sartre, Vian, Gréco, Trenet sont les maîtres des nuits parisiennes.
En 1946, les Ginsburg déménagent rue Bugeaud. Dans sa chambre, Lucien s’essaie aux Arts. Il s’inscrit au cours de dessin de l’Académie Montmartre où on repère son doigté. Il rencontre Elizabeth, russe comme lui, qui est son premier amour. Un différent avec son père le pousse à quitter le domicile familial pour effectuer son service militaire. « Heureusement », sa santé fragile le dispense de l’Indochine.
En 1953, il épouse Elizabeth. Leur mariage durera jusqu’en 1957.
Sa passion, c’est la peinture. Mais personne ne le remarque et il s’acharne dans le vide. Vidé, malheureux, il revient à la musique, au piano, et en 1954, il s’inscrit à la Sacem sous le nom de Julien Grix. Mais toujours sans succès.
Il passe son été au Touquet, à jouer dans les bars, et à l’automne, fort de cette expérience et riche de quelques chansons de son cru, il regagne Paris avec un nouveau nom de scène: Serge Gainsbourg.
Pendant près de trois ans, il va perfectionner son art, le peaufiner et créer son personnage. C’est en 1958 que sort son premier disque qui contient notamment Le Poinçonneur des Lilas, chez Philips, par l’intermédiaire de Jacques Canetti.
Mais si «Le Poinçonneur des lillas» acquiert un certain succès, c’est parce qu’il est chanté par Les Frères Jacques ou Philippe Clay. Gainsbourg, lui, ne plaît guère, dérange. Grâce à Michèle Arnaud, ses chansons se vendent, certes chantées par d’autres artistes, mais elles se vendent. Juliette Gréco, en 1959, s’attachera aussi à ce curieux personnage. Petit à petit, la notoriété l’appelle.
Au cinéma, il fait une première apparition dans « Voulez-vous danser avec moi ? » de Michel Boisrond, au côté de Brigitte Bardot. Par la suite, il jouera dans de nombreux films, dont beaucoup de navets ou péplums, et il réalisera la BO de certains d’entre eux.
Début 1958, il se lie avec Françoise Pancrazzi et s’installe chez elle. Ils se marient en 1964 pour divorcer en 1966. Entre-temps, Natacha naît de leur union en août 1964, puis, après leurs retrouvailles, Paul, en 1968. Mais leur nouvelle séparation sera définitive.
Côté carrière, Serge Gainsbourg écrit beaucoup pour les autres: Isabelle Aubret, Juliette Gréco, Petula Clark, Anna Karina, … Mais cela ne l’empêche pas de sortir, à titre personnel, de 1961 à 1963, trois albums. Puis deux nouveaux 33 T, dont le remarquable Gainsbourg percussions, mais le public continue de le bouder.
C’est en 1964 qu’une jeune fille de 15 ans, France Gall, fait un tabac avec un de ses titres: Les Sucettes. Malgré le scandale, le couple Gainsbourg-Gall obtient le Grand Prix de l’Eurovision 1965 sous les couleurs du Luxembourg avec Poupée de cire poupée de son. C’est enfin le succès, la richesse, à plus de 37 ans !
Il fait chanter Brigitte Bardot et tombe amoureux de « La » femme, alors en pleine gloire, qui fait tourner la tête de toute une génération d’hommes. Ils ont une aventure qui laissera Serge accablé, détruit. Il lui écrit des chansons pour exprimer son amour: Harley Davidson, Initiales BB, Bonnie and Clyde, et le superbe Je t’aime… moi non plus.
Serge se remet mal de cette rupture. Nous sommes en 1968 et il se retranche dans son pavillon de la rue de Verneuil qu’il vient d’acquérir. Il refuse un album à Jeanne Moreau et refuse aussi de remplir l’Odéon. Mais il écrit encore et publie Chansons cruelles. Il tourne aussi beaucoup pour le cinéma.
Et c’est sur le tournage de Slogan qu’il rencontre Jane Birkin. Leur rencontre est d’abord houleuse, puis les deux êtres s’apprivoisent enfin pour ne plus se quitter pendant près de douze ans.
La période Birkin est riche. Elle redonne à Gainsbourg le goût de la création et de la vie: de 1970 à 1990, il composera des centaines de titres, des dizaines d’albums, pour lui ou pour Chamfort, Birkin, Paradis, Deneuve, Adjani, Lazlo, Dutronc, Bashung.
La famille Gainsbourg vit rue de Verneuil avec Kate (la fille de Jane et John Barry) et Charlotte qui naît en juillet 1971. De leur amour naissent aussi de nombreux albums, dont le premier voit le jour en 1973: Di Doo Dah.
En 1975 et 1976 sortent deux albums majeurs : Rock around the Bunker et L’homme à la tête de chou, et surtout, un premier film en tant que réalisateur: Je t’aime… moi non plus. Le succès est absent. C’est une période creuse, artistiquement, psychologiquement, affectivement.
Après un voyage à Kingston et un retour aux sources du reggae, il nous revient en 1979 avec un nouvel album et une Marseillaise déjantée. Ses concerts en 1980 le propulsent au sommet. Mais dans un même temps, Jane le quitte.
1984. C’est l’époque de Love on the Beat. Le père Gainsbourg est une institution. Médaillé des Arts et des Lettres et de la Légion d’Honneur, il profite de sa célébrité pour jouer avec son personnage. Il est Gainsbarre, le provocateur saoul à l’écran, avec insultes et billets de banque brûlés en direct.
C’est sa santé qu’il brûle aussi par ses excès. Il s’oblige à moins fumer et à moins boire.
Sa compagne Bambou (Pauline Von Paulus) lui donne un fils Lulu en janvier 1986. Les années passent, des albums pleins la tête et des projets qui ne verront pas le jour. Une crise cardiaque le terrasse dans la nuit du 2 au 3 mars 1991 à Paris. Il est enterré au cimetière Montparnasse le 7 mars 1991.









CONCLUSION

Serge Gainsbourg, de part ses textes dénonciateurs de la société ainsi que son talent, a su durant sa carrière transformer la chanson qu’il qualifiait d’art mineur en art majeur. Il a à la fois choqué et touché la France entière en alliant dans sa musique les sujets tabous de l’époque et son art de la provocation. Pour se faire, il s’est entouré de nombreux artistes et collaborateurs qui ont contribué à sa notoriété. Gainsbourg a un double : Gainsbarre; c’est un homme perturbé, accumulant les peines de coeur et son addiction à l’alcool, au tabac. Un comportement auto-destructeur qui l’a mené à sa perte. Gainsbourg a été, est et restera un des personnages français qui a marqué les époques.
Nous pouvons donc dire que Serge Gainsbourg a été à la fois porte parole de toute une génération, et élément provocateur du changement des mentalités.
D’ailleurs, lors d’une interview en 1989, Gainsbourg nous définit son style «On dira ce qu’on a dit de Baudelaire. Parfois trop violent, assez porté sur l’érotisme mais avec un langage précis.»

introduction


    Serge Gainsbourg fut-il un simple porte parole de son époque ou un élément déclencheur du changement des mentalités ?                                               

Chez Gainsbourg, il y a tout : la poésie, l’humour, la provocation, le désespoir, l’amour, le sexe, l’alcool… Gainsbourg ; c’est nous tous. Personnalité singulière de la culture française, Serge Gainsbourg fut bien plus qu’un chanteur : musicien, compositeur, poète, écrivain, acteur, réalisateur, peintre, « l’homme à la tête de chou » fut avant tout un immense un auteur de génie qui savait manier la langue française avec un talent très personnel.
Pour répondre à cela, nous verrons l’impact de Gainsbourg sur la société des années 60-85 et les différents sujets tabous de l’époque. Ainsi, nous aborderons différents thèmes :la sexualité, la religion, le patriotisme ainsi que le coté anarchiste et la drogue à travers les chansons de Gainsbourg et le contexte historique de cette période. 

jeudi 23 février 2012

la sexualité


Dans les années 60 , la population connaît ce qu’on appelle les trentes glorieuses. on assiste à une amélioration des conditions de vie. L'augmentation des revenus fait progresser la consommation des biens matériels, mais aussi le niveau de l’encadrement médical. C’est aussi le baby boom et cette jeunesse qui jette la France dans la société des loisirs, des vacances et de la mondialisation. 
Les changements se traduisent par l’évolution des mœurs et des mentalités.
 Il existe des nombreux sujets tabous qui sont «oublié» par les médias, les spectacles, les émissions télés , etc... Ces artistes feront tout leur possible pour que la sexualité et tout ce qui s’y rattache deviennent un débat de société. Nous savons tous que Serge Gainsbourg n’avait pas peur de dévoiler certaines activités ou passions qui étaient encore tabous à l’époque, sa chanson «69 année érotique» le prouve...
Revenons sur cette époque, où la parole se libère, où la pilule est en vente dans les pharmacies, où la majorité sexuelle à 21 ans est remise en cause, où des sex-shops s’ouvrent, où les femmes peuvent désormais maîtriser, à l’égal des hommes, leur plaisir et leur désir… Une époque qui bouleversera des générations entières et leurs modes de vie.
Serge Gainsbourg est présenté comme étant un homme courtois envers les femmes. Il écrivait beaucoup de chansons pour bon nombre de chanteuses. Parmi elles , Bardot, Deneuve, Gréco… sans oublier Birkin.
Malgré son physique qu’il ne cesse de critiquer, Gainsbourg plais aux femmes. Ces dernières étaient séduites tant par ses mots que par son romantisme, et sa grande timidité. Les femmes de sa vie ont su percer le personnage à travers cette carapace cynique. Il avouera d’ailleurs un jour : «Je ne suis pas un cynique comme d’aucun le prétendent. J’étais un jeune homme timide et romantique. Je suis devenu cynique qu’au contact de mon prochain qui m’agressait sur ma laideur et sur ma franchise. Ils ont confondu franchise et cynisme».
Etre cynique, c’est le fait d’avouer avec insolence, et en la considérant comme naturelle, une conduite contraire aux conventions sociales, aux règles morales ; qui manifeste du cynisme. 
A la fin des années 60Gainsbourg devient l’amant de Bardot, et elle, deviendra sa muse. Sa musique prend encore une fois un tour érotique. Et en duo avec Bardot, il produit “Bonnie and Clyde”, “Harley Davidson” et “Comic Strip”. Mais l’aventure Bardot s’achève et un jour entre dans sa vie BirkinEn 1969, il enregistre avec cette dernière “Je t’aime moi non plus”une chanson écrite au départ pour Bardot faite de paroles crues et où l’on entend des gémissements en fond sonore. Lors du refrain, Gainsbourg chante: «je vais, je vais et je viens - entre tes reins - et je - me retiens.» Puis Birkin lui répond avec les mêmes paroles.
Elle fut censurée dans de nombreux pays mais elle atteint le top en Europe et devient un classique.
«JE T’AIME MOI NON PLUS» 
1/ DIALOGUE DANS UNE CHANSON
la chanson repose sur une structure spécifique : un dialogue. On relève du présent , ce qui est propre a un dialogue «je t’aime, je vais et je viens , tu vas et tu viens, je te rejoins». On repère des points d’exclamations «non!», mais aussi des tirets «-je t’aime je t’aime ... -moi non plus ... -comme la vague irrésolue ... -l’amour physique est sans issue». Le texte est ecrit en vers . << comme la vague irrésolue >> est une expression métaphorique exprimant le mouvement du va et vient . 
2/ L’AMOUR
«Je vais , je vais et je viens , entre tes reins» / «et je me retiens» / «et je te rejoins» / «l’amour physique est sans issue» sont des citations qui sont propres a la passion , donc elles font référence a l’amour physique .   
Les hebdomadaires dits «a scandale» s’en mêlent , insinuant que je «t’aime , moi non plus» ne peut être qu’une chanson vécue par un couple qui place l'érotisme au-dessus de l’amour . La provocation , sciemment instruite par Gainsbourg , n’est pas gratuite . les réactions d'intolérance de Gunther Sachs , alors époux de Brigitte Bardot , portent leurs fruits. B.B se range rapidement a son avis : l’oeuvre ne peut faire l’objet d’aucune diffusion ouverte ou clandestine. alors que «Je t’aime moi non plus» doit sortir a 40 000 exemplaires , Gainsbourg par pure galanterie transmet l’ordre de tout arrêter et de répondre a Brigitte. «puisque ma chanson avec toi ne sort pas , selon ton voeu , je jure sur dieu que je ne l’enregistrai , de ma vie , avec aucune autre . cette chanson etait la tienne , elle reste la tienne» .

la religion


Serge Gainsbourg a connu la guerre étant enfant. Il a été terriblement choqué des horreurs qu’il a vues ou vécues. Etant juif, il a subi toutes sortes de discriminations et a été marqué par l’étoile jaune. Son passé est toujours très présent en lui. Cette période le marquera à vie. Il dira lui même : ‘J’ai grandi sous une bonne étoile jaune.’ Il est tout comme la France, imprégné de cette histoire, qu’il garde en lui .
 Ce malaise se ressent dans ses chansons et il le tourne à son avantage:  il joue avec les mots notamment dans la chanson «Juif et Dieu» où il provoque en revendiquant son sang, sa race. Il parle de tous les grands personnages qui étaient juifs comme Trotsky ou Einstein. Il s’en sert comme une revanche face aux persécutions qu’il a subit. Il parle de faits marquants, en particulier du livre qui a fait polémique: L’Antéchrist, une imprécation contre le christianisme écrit par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche et publié en 1895. 
«Voici le temps de l'antéchrist, La bombe à neutrons hein, Petite fille de papa Einstein, Encore un juif si tu vois ce que je veux dire petite» / «Et si Dieu était juif ça t’inquiéterait petite» : des phrases provocantes qu’il sème dans tous ses textes, c’est la manière de s’exprimer qui lui est propre. Il fait passer ses émotions dans ses chansons, il parle de son passé qu’il a eu dans sa vie. Il aborde tous les thèmes sans tabous, il se sert de cette provocation pour s’exprimer.
il se sentait mis a l’écart et il ne savait pas faire autrement que choquer pour faire passer des messages. Défiant la morale et étant strict sur de nombreux sujets , il se définit comme une personne possédant une morale janséniste .
«J’avais une morale janséniste, c’est vrai»  il fait référence ici a une morale doctrinale , celle de Jansenius qui fait partie de la réforme catholique française .  (C’est une réaction à la vision optimiste de l’homme et de ses capacités)
Le jansénisme est un courant religieux et doctrinal, fondé sur les écrits de Jansénius. Il nie le libre arbitre de l’homme en insistant sur le rôle déterminant de Dieu dans le salut des âmes. La Constitution Apostolique «Unigenitus Dei filius», (le Fils unique engendré par Dieu), est une bulle pontificale promulguée par le Pape Clément XI qui renouvelle la condamnation de cette doctrine. La morale janséniste est rigoriste et austère.
Son physique lui sert a nouveau d’exutoire. Là aussi il tourne sa religion en humour pour parler de lui, de son visage qu’il déteste tant: «Juif ce n’est pas une religion. Aucune religion ne fait pousser un nez comme ça.»
Mais Gainsbourg est un homme qui sait faire parler de lui. Il choisit les mots qu’il va dire dans le but de susciter une réaction du public ou de la presse. «Si le Christ était mort sur une chaise électrique, tous les petits chrétiens porteraient une petite chaise en or autour du cou». Il est partagé entre un sentiment de fierté face à sa religion, et une certaine amertume. Il dénigre volontairement le catholicisme comme pour se rassurer, se dire qu’aucune religion n’est parfaite. Car certes, les juifs sont considérés comme les assassins de Jésus, mais les catholiques ont toujours massacré les peuples qui ne voulait pas devenir leurs «fidèles». 
Il faut savoir qu’en 1972, eu lieu le «bloody sunday», célèbre massacre qui a fait 14 victimes. ce désastre est due aux conflits entre les catholiques et les protestants.
Son cynisme, on le retrouve ici «Si j’étais dieu je serais peut être le seul à ne pas croire en moi»
Mais parfois , il s’adresse directement à Dieu en le rendant complice «Dieu que les hommes sont méchantes» Il met l’adjectif méchant au féminin car en fait il parle des femmes. Il utilise Dieu pour se plaindre, parler de ses amours. Il banalise le tout puissant, qui devient un confident, une personne à qui on raconte ses mésaventures sentimentales.
Enfin Gainsbourg évoque un paradoxe avec cette citation «Je dois croire un peu en Dieu, puisque je crois au diable. Je préfère être ami avec le diable». Cette phrase met en avant son côté autodestructeur. Il préfère se complaire dans «le mal» en quelque sorte, être entouré de ses démons ( alcool, cigarettes, etc... ).
Le thème de la religion est donc très présent dans les paroles de Gainsbourg. Il utilise ce sujet car il a toujours été source de conflit et d’opposition. Il veut libérer la parole et se moque de tout.
 Dans cette phrase «L’homme a créé les Dieux, l’inverse tu rigoles»il remet en cause le fondement même du christianisme en disant que Dieu est une création de l’homme et non pas l’inverse«En vieillissant, je crois que je vire au polythéisme ; C’est-à-dire que je mets toujours les dieux au pluriel, de peur qu’il y en ait un qui le prenne mal».

la patrie


Serge Gainsbourg a critiqué le patriotisme étriqué dans sa version reggae de «la Marseillaise», l’hymne national français. Sa chanson «Aux armes et cætera». s’inspire de tous les courants musicaux, Gainsbourg est exilé en Jamaïque pour écrire son album. La version Reggae de la Marseillaise fait aussi scandale en 1979. Le chanteur redonne son sens révolutionnaire à la «sornette» de Claude Joseph Rouget de Lisle.
Un de ses concerts à été annulé à cause du colonel Romain-Desfossé, étant le président de l’Union nationale des anciens parachutistes qui menace le maire d’intervenir si Gainsbourg ose chanter cette chanson. Il achète des places et assiste au concert avec ses amis parachutistes, bien décidé à en découdre avec l’artiste. Mais après l’alerte à la bombe dans l’hôtel où résident les artistes, Gainsbourg décide de monter seul sur scène, pour protéger ses amis, afin d’annoncer l’annulation du concert. En arrivant, il crie : «Je suis un insoumis…» puis il se met à chanter La Marseillaise a cappella, devant toute la presse. Certains militaires de ce groupe de paras, proche de l’extrême droite, se mettent alors au garde-à-vous devant ce chant patriotique. Gainsbourg finira par un bras d’honneur. Le concert est annulé, les paras satisfaits sortent hués par le public et le colonel déclarera «Il est malin, ce mec !».
En décembre 1981, Serge Gainsbourg rachète un des 2 manuscrits originaux de La Marseillaise car il est ému de pouvoir lire dessus  «Aux armes et cætera». Le fait de reprendre un hymne national d’une manière plus révolutionnaire n’est pas nouveau. D’autres artistes l’ont fait auparavant notamment Sex Pistols avec leur chanson  «God Save The Queen» (Que Dieu sauve la reine)Dans un autre registre, Gainsbourg composera «Gloomy Sunday» ou «Sombre Dimanche» en référence au Bloody Sunday ou Dimanche Sanglant qui a eu lieu en Irlande du nord, dans la ville de Derry en 1972 . C’est un conflit qui s’est opéré dans un climat de tension opposant les Catholiques et les Protestants. Ce jour là, une marche pacifique était organisée dans les rues par le mouvement des droits civiques qui réclamait la fin des discriminations entre ces deux religions. Mais soudainement, les soldats Britanniques ouvrirent le feu sur les manifestants. Ce jour est appelé «dimanche sanglant» car de nombreuses personnes ont été tuées. Ici Gainsbourg mélange cette tragédie à une peine d’amour «N’aie pas peur mon amour s’ils ne peuvent te voir». Il met ici en scène la peine d’un homme qui a perdu son amour. «Je crèverais un sunday ou j’aurais trop souffert»

l'anarchiste


Le déclic fut Boris Vian. Gainsbourg a 30 ans, et démarre une carrière de chanteur. C’est en effet en voyant Boris Vian dans son tour de chant aux Trois baudets qu’il abandonna son pinceau pour se mettre au piano. Nous pouvons donc rapprocher ces deux auteurs :Gainsbourg est de la même veine que Boris Vian dans sa façon d’appréhender le patriotisme, chacun en le traitant différemment. Boris Vian en composant «le Déserteur», où il écrit une lettre au président pour lui dire qu’il ne participera pas à la guerre, met ici en évidence l’horreur de toutes guerres à savoir la mort. Il explique qu’il ne participera pas à cette guerre au nom du patriotisme puisqu’il a déjà trop connu de malheurs dans son entourage et durant toute sa vie. Nous pouvons là aussi rapprocher les deux hommes grâce à leur coté «écorché vif».
Gainsbourg est un incontestable avant-gardiste par sa liberté d’écriture et de langage qu’il s’accorde. Il n’a pas peur d’être contredit et énonce clairement son idée. Il bouleverse la société dans laquelle il vit et évolue avec et contre elle. Il est choqué par certaines nouveautés : comme la banalisation des films pornographiques alors que lui ne fait que suggérer, certaines connotations sexuelles. Il est aussi choqué par la drogue, qui se répand de plus en plus chez les jeunes alors qu’il en consomme. C’est pour cela qu’il est sans tabou et qu’il deviendra un moteur important du changement des mœurs. C’est une personne qui est rebelle, qui rejette toute autorité, toute tutelle et toute règle.
La carrière de Gainsbourg commence en 1960 et finit en 1991
d’ou sa citation «Si je veux réussir, il faut que je choque les gens»
Il commence à composer de la musique dès 1954, une date cruciale car ce dernier créé la chanson «Les Amours perdues». Cette oeuvre qu'il offrira à Juliette Gréco le fera connaitre dans le milieu artistique.
La carrière de Gainsbourg commence en 1960 et finit en 1991
d’ou sa citation «Si je veux réussir, il faut que je choque les gens»
1955 : Il prend le relais de son père en tant que pianiste au Touquet précisément au «Club de la forêt».
1958 : il trouve une place de pianiste au «Milord l'Arsouille», un cabaret à la mode. Il décide de s'appeler Gainsbourg pour rendre hommage au peintre anglais Gainsborough. 
Un soir, Boris Vian assiste à une représentation de Gainsbourg. Pour lui, c'est la révélation du côté dandy et provocateur qui l'enthousiaste. Il réalise  alors que la chanson qu’il considérait comme un art mineur serait  la clé de son succès dans le milieu artistique
Le producteur Denis Bourgeois réalise qu'il est face d’un nouveau style et d’un nouveau charisme. Ainsi quelques semaines plus tard, Gainsbourg se retrouve en studio pour enregistrer son premier disque «Du chant à la Une !...» ses chansons sont très mal perçus par la société, seul Boris Vian le défend pour son originalité.
Le 11 mars 1984, sur le plateau de l’émission 7/7, en direct sur TF1, Serge Gainsbourg est invité à donné son point de vue sur la politique, l’économie et la culture du pays. A la question des deux journalistes Jean-Louis Burgat et Erik Gilbert « Les problèmes économiques et sociaux, comment est-ce qu'on vit ça quand on est un des artistes les mieux payés de France ? », Serge Gainsbourg répond en homme libre et en anarchiste :
 
« On va tellement dans le foutoir que bientôt c'est plus du café qu'on va boire, c'est de l'eau chaude! Et maintenant je vais vous dire ce qu'est le racket des impôts. Là, ce n'est pas une parabole, c'est physique... Je prends un billet de 500 balles. Je suis taxé à 74%, hein ? Je vais vous montrer ce qui me reste. C'est illégal ce que je vais faire là, mais je vais le faire quand même, si on me fout en taule, j'en ai rien à cirer. J'arrêterai à 74%... ».
 
« Faut quand même pas déconner, ça, c'est pas pour les pauvres, c'est pour le nucléaire... Voilà ce qui me reste sur les 500 balles. J'aimerais que les pauvres aient tous des Rolls. Et moi, j'ai vendu la mienne. Voilà le socialisme… ».
Rappelons que la France fut dirigé par François Mitterrand, président du parti socialiste et président de la république. Dans sa citation, Gainsbourg critique l'impôt sur les grandes fortunes, qui fût crée et mis en place en 1981.
Quand au «nucléaire», il faut savoir que les tensions de la guerre froide pendant les années 80 empiraient... De plus, le gouvernement participait aussi au financement du nucléaire civil.
Cette provocation lui vaudra l’inimitié de bon nombre de téléspectateurs effarés. L’homme à la tête de chou croule sous les lettres d’insultes.
Dans le lot, toutefois, quelques lettres de soutien. Pour trier le bon grain de l’ivraie, Serge fait appel à son majordome, Fulbert Ribeaut. Il le remerciera plus tard d’avoir accompli cette tâche en brûlant partiellement un second billet de 500 francs, qu’il lui offrira.
La société ne se concentrera que sur le billet brulé plutôt que le message qu’il a voulu faire passer. De par son geste qui est illégal, Gainsbourg sera la bête noire des français pendant quelque temps.